Crise du logement : l’Abécédaire
30%
Pourcentage maximum de ton revenu qui devrait servir à te loger. Au-delà de ça, on considère que tu dois couper dans d’autres besoins essentiels. Dans Saint-Sauveur, plus d’un ménage sur cinq consacre plus de 30 % de son revenu pour se loger.
Abordable (logement)
Terme utilisé pour détourner de l’argent qui devrait servir au développement de logements sociaux vers les promoteurs privés, en offrant l’illusion que les logements seront accessibles au plus grand nombre. « Abordable » pour qui?
Besoins impérieux en matière de logement
Situation de plus d’un ménage sur dix dans le quartier. Ces ménages sont incapables de se trouver un logement qui leur coûterait moins de 30% de leurs revenus et doivent se résigner à habiter un logement, qui ne respecte pas les normes de qualité, de taille et d’abordabilité.
Crise
(Sociétale) Situation de trouble profond dans laquelle se trouve la société et laissant craindre ou espérer un changement profond.
(Économique) Difficultés économiques dans un secteur particulier consistant en une sous-production ou une diminution importante d’activité.
(Caquiste) Opportunité à saisir pour transformer un système en y accentuant une logique marchande, sans égard aux impacts sur les populations plus vulnérables. Comme le disait Winston Churchill : « Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise. »
Filtration
Pensée magique que le marché locatif va s’équilibrer si on construit des logements sans égard au coût des loyers mis sur le marché et que des logements abordables vont soudainement apparaître. Mirage qui n’est jamais prouvé par ses rêveurs·euses, mais qui a été déconstruit à plusieurs reprises par des études sur le marché locatif canadien.
Droits des locataires
Voldemort des caquistes et de la CORPIQ, les droits des locataires ne seraient qu’un prétexte pour freiner la recherche de profits. Comme le sous-entend la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau: si on veut faire respecter nos droits au Québec, il faut investir dans l’immobilier.
Logement subventionné
Soutien financier accordé aux propriétaires (social ou privé) lorsqu’ils ou elles hébergent des locataires qui se qualifient au Programme de supplément au loyer (PSL). Ce programme permet aux locataires de débourser un maximum de 25% de leurs revenus pour se loger.
Lutte à la gentrification
Lutter contre la gentrification, c’est vouloir transformer un système afin d’améliorer le quartier pour le rendre sain, accessible et agréable tout en permettant à tous et toutes d’y rester et de pouvoir s’exprimer sans égard à leurs revenus, genres, orientations, âges, cultures, religions, pokémons préférés, présence ou non sur Facebook…
PHAQ (Programme Habitation Abordable Québec)
Nouveau programme gouvernemental sous-financé pour la création de logements sociaux et abordables. Ce programme de soutien financier ouvre la porte au secteur privé dans la construction de logements abordables, diminuant ainsi le nombre d’unités de logements sociaux qui pourront être financés.
Social (logement)
Logement qui fait partie du bien collectif et qui existe en dehors de la logique du marché. Ces OBNL, Coopérative et HLM n’ont pas pour but de faire des profits en louant un bien, mais d’assurer que tous et toutes aient accès à un toit sans égard à leur revenu.
TAL (Tribunal administratif du logement)
Lieu presque fantôme où il est presque impossible d’avoir accès aux services sans avoir accumulé trois baccalauréats et un cellulaire dernier cri. Si vous n’êtes pas pressés·es, vous devriez recevoir une décision rendue dans les années 40 (2040) aux problèmes qui modifient le courant de votre vie.
Taux d’inoccupation
Pourcentage de logements inoccupés dans un secteur. On estime le taux d’équilibre à 3%. Taux inversement proportionnel au bonheur des propriétaires et à l’effort de garder des logements salubres, aux évictions, aux rénovictions, etc. Plus le taux est bas, plus les propriétaires se trouvent en position de pouvoir face aux locataires qui n’ont que très peu d’options lorsqu’ils et elles cherchent à se reloger.
Écrit par : Guillaume Béliveau-Côté
Cet article se retrouve dans l’édition de janvier 2024 du journal Le Carillon.