Vision zéro : pouvoir marcher à Québec en toute sécurité

Prenez une minute pour répondre spontanément aux trois questions suivantes.

1. Selon vous, combien de personnes sont tuées en marchant dans les rues de Québec à chaque année ?
2. Selon vous, quel serait le nombre acceptable de décès de piétons.nes par année ?
3. Enfin, quel serait le nombre acceptable de décès de piétons.nes dans votre famille ?

La réponse à la première question est neuf. En effet, neuf piétons.nes sont décédés.es à Québec sur le réseau routier en 2017. Pour la deuxième question, c’est une question de perception, il n’y a pas de bonne réponse. Mais elle révèle que nous sommes habitués.es à l’idée que des personnes meurent ou soient gravement blessées en marchant dans les rues. Un peu comme si c’était inévitable. Pourtant personne n’accepterait qu’un membre de sa famille meure de cette façon… Et tout le monde sera d’accord sur le fait que neuf personnes décédées en 2017, c’est neuf de trop !

Comment améliorer le bilan routier ?

Partout dans le monde, la sécurité routière retient l’attention et les gouvernements cherchent de meilleures façon d’intervenir. D’ailleurs, depuis plus de 40 ans, une approche innovante a été développée en Suède. Il s’agit de la « Vision Zéro », où « zéro » représente l’ambition de développer un réseau routier qui ne compterait ni décès ni blessés graves dus à la circulation routière. Grâce à cette approche, la Suède a réussi à obtenir un bilan très enviable.

L’approche Vision Zéro se distingue de l’approche traditionnelle par quatre principes généraux.

1. La réduction des décès et des blessés graves;
2. Les humains sont faillibles et vulnérables et donc, n’ont pas un comportement parfait;
3. Le partage de la responsabilité des accidents entre concepteurs.trices, gestionnaires, décideurs.euses et usagers.ères;
4. La considération de l’ensemble du réseau routier au lieu d’uniquement prioriser les lieux où il y a plus d’accidents.

Vision Zéro, un changement de stratégie
L’adoption de ces principes a un impact important sur la façon d’intervenir. Par exemple, si l’on tient compte de la vulnérabilité humaine, cela implique de fixer une vitesse maximale pour éviter que les accidents, lorsqu’ils surviennent, soient graves ou mortels. C’est pourquoi Vision Zéro recommande d’abaisser la vitesse de circulation automobile sur les rues résidentielles à 30km/h. En cas d’impact avec un-e piéton.ne, la probabilité de décès est beaucoup moins élevée qu’à 50 km/h ou plus.

Source: SAAQ-  Ce graphique démontre que les probabilités de décès augmentent considérablement si l’automobiliste roule à plus de 30km/h, notre corps n’étant tout simplement pas fait pour absorber un tel choc

Dans le même ordre d’idée, Vision Zéro suggère d’aménager les rues de façon à réduire les erreurs de conduite des automobilistes. Cette approche exige un changement des mentalités et cela, à long terme, avec l’attention de toutes les parties concernées.

Sommes-nous prêts pour changer de comportement ?

À l’échelle du Québec, le nombre de piétons.nes blessés.es sur le réseau routier a chuté de 17 % entre 2016 et 2017. Par contre, le nombre de décès a augmenté de 11 %, passant de 62 à 69 pour la même période. L’heure n’est pas aux réjouissances.

C’est pourquoi les villes pensent à adopter de nouvelles stratégies de sécurité routière. D’ailleurs Montréal adhère désormais à la Vision Zéro. La métropole a fait le constat que l’approche traditionnelle a atteint ses limites et qu’un nouvel élan est nécessaire.

De son côté, la ville de Québec est en train d’élaborer sa nouvelle Stratégie de sécurité routière 2019-2023. Peut-être saisira-t-elle l’occasion pour adopter l’approche Vision Zéro. On l’espère car cela nous permettrait de marcher plus en sécurité. Neuf morts en 2017, c’est définitivement neuf de trop. D’autant plus si l’on considère qu’il s’agit de cinq de plus qu’en 2016…. Cela donne une raison de plus de passer à l’action.

Ces enjeux vous préoccupent ?

Dans le quartier Saint-Sauveur, des citoyens.nes ainsi que des acteurs impliqués autour du Plan de mobilité durable de quartier (PMDQ) sont conscients de ces enjeux. Depuis 2016, le PMDQ recommande d’abaisser la vitesse de circulation sur les rues résidentielles à 30 km/h et de réaménager les rues en conséquence. Si ces enjeux vous interpellent, n’hésitez-pas à vous impliquer au CCCQSS :  info@cccqss.org / 418-529-6158