Des groupes invitent les locataires à refuser les hausses abusives de loyer
Le Bureau d’animation et information logement du Québec métropolitain (BAIL), le Comité des citoyen-ne-s du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) et le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste ont lancé aujourd’hui une campagne d’éducation populaire invitant les locataires à refuser les augmentations abusives de loyer. Pour ce lancement, des militantes et militants pour le droit au logement se sont rassemblé-e-s pour une action de visibilité à l’angle du boulevard Charest et de la rue de la Couronne.
Des loyers en augmentation à Québec
Malgré une augmentation des taux d’inoccupation dans la région, le coût des loyers poursuit sa progression à Québec. Selon les données de la SCHL, Québec demeure la région métropolitaine de recensement de la province où les loyers sont les plus chers. « Bien que des analystes laissent entendre que la crise du logement est chose du passé à Québec, l’augmentation moyenne des loyers demeure deux à trois fois supérieures à ce que la Régie du logement aurait accordé en fixation de loyer », affirme Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL.
La situation est particulièrement préoccupante dans certaines catégories de logement et dans certains secteurs de la Ville. Dans la Basse-Ville, ces deux dernières années, le coût d’un logement locatif de deux chambres à coucher a augmenté de 5,7 %, alors que dans le reste de la région, pour cette typologie de logement, l’augmentation a été de 3,6 %. Dans la Haute-ville, le loyer mensuel moyen des grands logements de trois chambres est de 1193 $, soit 215 $ de plus que la moyenne régionale pour ce type de logement.
Conséquences pour les locataires
Dans les quartiers centraux de Québec, une part importante des ménages locataires disposent d’un revenu modeste. Dans Saint-Roch, 39 % des ménages locataires ont un revenu annuel inférieur à 20 000$. Dans Saint-Sauveur, ce taux est de 36 %, alors qu’il est de 33 % dans Limoilou et dans Saint-Jean-Baptiste1. « Les hausses de loyer contribuent à précariser les conditions de vie des locataires. Pour des milliers de ménages, ça signifie faire le choix déchirant entre se loger et couvrir adéquatement ses autres besoins essentiels », s’indigne Éloïse Gaudreau, animatrice-coordonnatrice au CCCQSS.
Contrairement au mythe entretenu par les lobbies de propriétaires immobiliers, il n’existe pas de contrôle strict des loyers au Québec. Dans le système actuel, refuser l’augmentation de loyer
demandée par le propriétaire est la seule façon d’empêcher les hausses abusives.
Une campagne pour rejoindre les locataires
Par cette campagne d’éducation populaire, les trois groupes populaires espèrent rejoindre un maximum de locataires afin de les informer de leurs droits face aux augmentations de loyer. « Dans un contexte de gel des taxes foncières à Québec, toute demande d’augmentation de loyer devrait être analysée. On suggère fortement aux locataires de contacter un des groupes après la réception de leur avis d’augmentation afin d’être en mesure de mieux évaluer si la hausse demandée est abusive », rappelle Vincent Baillargeon, permanent au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.
Au cours des prochaines semaines, des milliers de dépliants seront distribués au porte-à-porte ou devant les commerces. Des ateliers d’information sur la reconduction du bail seront offerts aux locataires dans Saint-Roch (31 janvier et 14 février), dans Saint-Sauveur (5 février) et dans Saint-Jean-Baptiste (15 février). Enfin, les groupes suivront de près la publication des estimations d’augmentation de loyer par la Régie du logement. Si la Régie refait le choix de ne pas publier les indices, les locataires seront invité.e.s à se mobiliser en grand nombre.
Pour informations supplémentaires :
BAIL : Jonathan Carmichael, 418-523-6177
Comité des citoyen.ne.s du quartier Saint-Sauveur : Éloïse Gaudreau, 418-529-6158
Comité populaire Saint-Jean-Baptiste : Vincent Baillargeon 418-522-0454