Une tarification plus accessible pour le transport en commun
Le 1er mai dernier, la Ville de Québec a annoncé le début du programme ÉquiMobilité. Après une dizaine d’années de lutte citoyenne, le Collectif pour un Transport abordable et accessible à Québec (TRAAQ) – ainsi que ses groupes membres – est fier de cette avancée majeure en termes de droit à la mobilité. Ce programme de tarification sociale vise à faciliter l’accès au transport en commun aux personnes qui se qualifient sur la base de leur revenu. En d’autres mots, cette initiative permettra à pas moins de 54 000 adultes vivant en situation de pauvreté d’acquérir des titres de transport à 33% de rabais.
Définition tarification sociale : tarif spécial à moindre coût pour les personnes en situation de pauvreté.
En route vers la gratuité!
Bien qu’il s’agit d’une première et importante phase pour la tarification sociale à Québec, il est important de rappeler que le travail se poursuit auprès de la Ville. Un comité de travail veillera à la bonification constante du programme, notamment en ce qui a trait à l’augmentation du pourcentage de rabais dans une perspective de gratuité.
En plus de la diminution du coût de certains titres de transport, le comité de travail vise entre autres :
• que l’inscription au programme soit plus simple;
• que le programme soit diffusé plus largement;
• que l’ensemble des titres de travail soit à tarif réduit.
Afin de faciliter votre compréhension du programme ÉquiMobilité et d’apprendre rapidement si vous pouvez en bénéficier, voici quelques vignettes explicatives. Si des questions demeurent, n’hésitez pas à communiquer avec la permanence du Comité de citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur!
Mais le droit à la mobilité, qu’est-ce que c’est?
L’organisme Accès transports viables (ATV) conçoit le droit à la mobilité comme un droit fondamental, puisque la capacité à se déplacer est essentielle. Elle est essentielle au sens qu’elle permet la réalisation des autres droits fondamentaux tels le droit au travail, le droit au logement, le droit à la santé, le droit à l’éducation, etc.2 En considérant ainsi la mobilité, il apparaît évident qu’elle permet à toute personne d’assurer son inclusion en société en lui offrant un point d’accès, non seulement aux services essentiels et aux activités culturelles ou de loisirs, mais aussi à une participation citoyenne active.
En ce sens, comment peut-on réfléchir collectivement à diminuer les inégalités sociales face à ce droit ? Certes, le programme d’ÉquiMobilité vient jouer sur cet obstacle majeur à la mobilité pour les personnes vivant dans une grande précarité, mais ce n’est pas suffisant : la lutte continue et sur différents fronts! Si vous vous intéressez au droit à la mobilité dans sa globalité et dans une vision plus intersectionnelle, je vous invite à suivre le projet Femmes et mobilité (femmesetmobilité.org) ainsi que le TRAAQ (traaq.org).
Cet article se retrouve dans l’édition de janvier 2024 du journal Le Carillon.
Écrit par : Cyane Topalović Tremblay