Airbnb illégal : “comment j’ai réussi à m’en débarrasser”
Nous publions ici le témoignage d’un couple résidant dans le quartier Saint-Sauveur, sur leur expérience de voisinage avec un logement Airbnb.
Nous sommes un couple du quartier Saint-Sauveur. Voici l’histoire des désagréments que nous avons vécus en vivant à côté d’un logement loué sur Airbnb, et comment nous avons réussi à régler la situation.
Nous sommes à l’été 2017. Dans le quartier Saint-Sauveur, comme ailleurs, beaucoup de logements sont occupés par des touristes qui louent une chambre ou un appartement de courte durée. Un logement voisin du nôtre, justement, est mis en location sur Airbnb, à peu près à temps plein.
Les désagréments
Être voisins avec Airbnb, ça vient avec son lot de désagrément. Avant cela, la vie était paisible. Mais l’arrivée de touristes a changé notre quotidien de manière drastique.
On a été victimes du va-et-vient continuel des touristes et du tintamarre lié au fait qu’ils font très souvent la fête jusqu’aux petites heures du matin. Parfois, ils se stationnaient même devant notre entrée.
Pour nous, une fois ou deux, ça peut aller. Mais à cinq jours par semaine, les conséquences ont été désastreuses pour notre qualité de vie. On a perdu le sommeil et on est devenu angoissé. Si ça ne se passe pas à côté de chez vous, vous ne vous en rendrez même pas compte. Mais si c’est votre voisin…
Décider d’agir
On a commencé par se dire que ça allait passer. Mais ça n’en finissait pas. Alors, on est devenus impatients. On ressentait de l’injustice parce que l’on avait l’impression que ce voisin faisait du cash en échange de notre qualité de vie. C’est alors qu’on a pensé à agir.
Pourtant, ce n’est pas dans nos habitudes de nous plaindre. On a commencé par appeler la police, car c’était impossible d’obtenir la coopération du propriétaire où logeaient les touristes. Mais ça n’a pas donné de résultat… alors on a appelé la Ville. Les fonctionnaires nous ont confirmé que la location de courte durée de type Airbnb était illégale dans le quartier et qu’un inspecteur à la gestion du territoire allait se charger du dossier.
Des procédures longues et complexes
On a déposé une plainte formelle et on a aidé l’inspecteur à prouver que notre voisin offrait illégalement son logement sur Internet. Du coup, avec l’inspecteur on s’est rendu compte que ce voisin gérait plusieurs locations dans le quartier : Airbnb, c’est une véritable business !
L’inspecteur nous avait avertis que la procédure allait être longue, car la Ville peine à appliquer la réglementation. Avant de déposer un premier constat d’infraction, l’inspecteur doit remettre quatre avis avec un intervalle d’un mois à chaque fois. Mais de notre côté, après avoir attendu près d’un an que le problème se règle, on commençait à penser à déménager.
Découragés de la situation, on a même essayé d’appeler le conseiller municipal et de faire des plaintes au ministère du Tourisme et à Revenu Québec, sans succès. On n’en voyait plus le bout ! Mais fort heureusement, cette histoire se termine bien.
Des résultats, enfin !
Par chance, un autre employé de la Ville nous a conseillé de faire une « appréciation négative » du travail de l’inspecteur responsable de notre dossier. Comme par magie, l’« appréciation négative » a fait en sorte qu’un plus haut responsable intervienne. Après l’épuisement des recours permis et entrepris précédemment par son collègue, ce fonctionnaire a pu agir plus fermement envers le contrevenant. Rapidement, la tranquillité est revenue.
Vous subissez les désagréments de l’hébergement touristique illégal? N’hésitez pas à déposer une plainte en appelant le 311. Après l’épuisement des recours, s’il n’y a pas de résultats, formulez une appréciation négative du service reçu. Pour plus d’informations sur ces démarches, contactez le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur 418-529-6158.