Compte-rendu soirée d’information : Quels impacts du SRB dans Saint-Sauveur
Par Frédéric Marois, stagiaire au CCCQSS,
Le 29 mars 2016 avait lieu une rencontre d’information et de réflexion à propos du service rapide par bus (SRB) organisée par le Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur. Nous avions le plaisir de recevoir, Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aménagement de développement de l’Université Laval, qui est venu nous entretenir sur l’impact économique de l’arrivée d’un SRB. Plusieurs citoyens et spécialistes ont posé leurs questions et ont enrichi le débat. Nous vous offrons ici un bref retour sur cette soirée.
Tout d’abord, en 2015, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) publiait une étude de faisabilité décrivant l’implantation d’un service rapide par bus. Frédéric Marois, stagiaire et étudiant en aménagement du territoire, a présenté les grandes lignes de ce projet en insistant particulièrement sur les portions concernant le quartier Saint-Sauveur. Tout d’abord, un SRB consisterait en un autobus articulé à 3 modules, un module de plus que les Métrobus actuels, avec une capacité de déplacement de 150 personnes. Cet autobus roulerait en site propre, donc sur une bande qui lui est réservée, au centre de la voie, séparée des voies pour automobile. La phase 1 relierait le complexe Desjardins, à Lévis, à la Colline Parlementaire, via le quartier Saint-Sauveur. Ainsi, le futur SRB emprunterait le boulevard Charest, sur l’entièreté du quartier. Selon les plans initiaux, peu d’expropriations seraient nécessaires, sauf au nord-est de l’intersection Marie-de-l’Incarnation et Charest et au sud de Charest vis à vis du Coin de la Patate. Toutefois, il nous est difficile de connaître en définitive les expropriations nécessaires, car les plans sont destinés à changer au cours des prochaines années, alors que le bureau d’études aura comme mandat d’évaluer et de finaliser le parcours. Le 15 mars dernier, le Gouvernement du Québec annonçait l’injection de 12,5 millions afin de financer le bureau d’études qui réalisera des études plus poussées durant les 2 prochaines années, à la suite de quoi la construction pourrait éventuellement commencer.
Par la suite, M. Jean Dubé a enchainé en affirmant qu’au cours des dernières années, il s’est penché sur l’impact économique de l’implantation de certains Métrobus et des autobus Lévisien. Il a affirmé que ce ne sont pas tous les parcours d’autobus qui ont forcément des impacts économiques sur la rente foncière. Généralement, les parcours réguliers ont peu d’impact, alors que plus un trajet est express, plus il est susceptible d’avoir un effet sur les valeurs résidentielles. Par exemple, certains parcours de Métrobus ont fait hausser les valeurs de 3 à 7 %, mais de façon très localisée. Les effets sont mesurables sur certaines parties du tronçon et seulement à une certaine distance de la ligne d’autobus, généralement dans les 600 premiers mètres autour de la ligne. Les parcours plus lourd, comme les trains de banlieue ou le tramway, ont généralement un plus gros impact. Cette hausse de la rente foncière provient de la volonté de payer des citoyens, alors qu’ils sont prêt à payer plus cher pour résider près d’une ligne de transport en commun. Ce qui fait varier cette volonté de payer : la qualité de l’environnement, l’accessibilité à autre chose, la mixité des usages, le nombre, la qualité et la diversité des services, etc. On ne peut et ne devrait pas envisager l’implantation du SRB comme un coup de baguette magique pour la création de richesses et la dynamisation des milieux. C’est donc un ensemble de facteurs qui peuvent avoir un impact sur les valeurs résidentielles et non seulement l’implantation du SRB.
Finalement, lors de la période de questions, les citoyens ont eu la chance de mentionner plusieurs de leurs préoccupations. Plusieurs thématiques sont ressorties : services de proximité, accessibilité au service, densification le long du réseau, expropriation, l’absence de consultations publiques dans les études, l’impact sur la qualité de vie des gens du quartier, etc. Les échanges ont été très enrichissants et nous ont permis de prendre le poulx de ce qui préoccupent les gens. Par exemple, plusieurs personnes ont mentionnés leurs inquiétudes par rapport à l’avenir de l’autobus numéro 18 et à leur peur que ce circuit ne disparaisse. La nouvelle hiérarchisation du réseau devrait être alors repensé au bénéfice des usagers. De plus, alors que des gens présents s’inquiétaient de la présence du SRB au centre de la voie, des questions d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite ont été soulevés. Les aménagements urbains devront être inclusif afin de ne pas scinder la partie nord et la partie sud de Saint-Sauveur. Alors que le quartier a perdu plusieurs services de proximité plusieurs citoyens ont aussi mentionné que l’arrivé du SRB pourrait peut-être ramener certains services. Finalement, alors que certaines expropriations sont prévues et que le tracé n’est pas complètement fixé, des gens présents ont aussi soulevés leur inquiétude quant à l’absence de consultations publiques durant le processus. Un certain manque de transparence a été noté.
La soirée nous a permis de sonder les gens et nous comptons répéter l’exercice afin de renseigner les citoyens et citoyennes sur les avancées du projet, pour réflechir sur les enjeux possibles et pour recueillir les préoccupations des citoyens. Le travail de veille sur le SRB devra être poursuivi durant les prochaines années.
Nous souhaitons remercier monsieur Jean Dubé, ainsi que toutes les personnes présentes.
Pour information :
Frédéric Marois
Stagiaire au Plan de mobilité durable du quartier Saint-Sauveur
Plan de mobilité durable de quartier
Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur
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