Saint-Sauveur s’affiche contre la gentrification

Aujourd’hui, le 3 mars, une vingtaine de citoyennes et des citoyens ont répondu à l’appel du Bureau d’animation et information logement (BAIL) et du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) en tapissant le quartier de plus de 500 affiches dénonçant la gentrification et ses impacts sur les locataires.
Les organisateurs dénoncent les importantes hausses de loyer, les réno-évictions, les reprises de logement de mauvaise foi, l’érosion du parc locatif par les conversions en condo et la croissance des locations sur Airbnb.
« Quartier branché rime avec locataires délogés et hausses de loyer », déplore Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL. « Quand les quartiers populaires s’embourgeoisent, on constate une flambée des loyers et une montée des manœuvres visant à évincer les locataires moins nantis de leur logement telles les conversions en hébergement Airbnb ou les réno-évictions ».

Les organisateurs craignent que la pénurie de logements ne rende les conséquences de la gentrification sur les locataires encore plus saillantes : « Nous craignons qu’avec le taux d’inoccupation qui est descendu à 1,8 % en Basse-Ville, les locataires aient de plus en plus de difficulté à trouver un logement qui correspond à leur capacité de payer » souligne Éloïse Gaudreau, coordonnatrice du CCCCQSS. « Cela rendrait encore plus vraie la phrase « les riches vivent là où ils veulent, les pauvres là où ils peuvent ».
Exigeant notamment un contrôle des loyers et un accroissement du parc de logement social, les deux organismes organisateurs espèrent voir une véritable volonté politique de régler la situation des ménages mal logés dans Saint-Sauveur. « La Ville dévoilera sous peu sa nouvelle vision de l’habitation. elle doit absolument en profiter pour mettre en place les mesures nécessaires pour contrer la gentrification», conclut Éloise Gaudreau.